Pedro Almodóvar
Espagne , né en 1949 (71 ans)
Avant de partir pour Madrid à l'âge de dix-sept ans, le jeune Pedro passe son enfance en Estrémadure aux côtés de ses parents muletiers. Marqué par la guerre d'Espagne et l'éducation stricte des Franciscains, il se réfugie dans les salles obscures pour oublier le temps d'un film avec Ava Gardner la misère sociale de sa région. Désireux de passer à son tour derrière la caméra, la capitale espagnole lui ouvre les portes du cinéma underground. Avec sa caméra super 8, lorsqu'il n'est pas occupé avec sa compagnie de théâtre ou son groupe de musique punk-rock, Pedro Almodóvar apprend le langage cinématographique en multipliant les courts-métrages. Influencé par la Movida, mouvement culturel en plein cœur de la transition démocratique espagnole, le cinéaste réalise Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier. Signe d'un style unique, il enchaîne successivement le tournage de ses deux prochains longs-métrages révélant au passage son acteur le plus fidèle : Antonio Banderas. Perfectionniste, Pedro convainc son frère Agustin de fonder leur propre maison de production, El Deseo, lui garantissant le contrôle total de son art. 1988, l'année de la maturité et de la reconnaissance, Femmes au bord de la crise de nerf devient la définition du cinéma de … Voir plus
Filmographie
Biographie
Avant de partir pour Madrid à l'âge de dix-sept ans, le jeune Pedro passe son enfance en Estrémadure aux côtés de ses parents muletiers. Marqué par la guerre d'Espagne et l'éducation stricte des Franciscains, il se réfugie dans les salles obscures pour oublier le temps d'un film avec Ava Gardner la misère sociale de sa région. Désireux de passer à son tour derrière la caméra, la capitale espagnole lui ouvre les portes du cinéma underground. Avec sa caméra super 8, lorsqu'il n'est pas occupé avec sa compagnie de théâtre ou son groupe de musique punk-rock, Pedro Almodóvar apprend le langage cinématographique en multipliant les courts-métrages. Influencé par la Movida, mouvement culturel en plein cœur de la transition démocratique espagnole, le cinéaste réalise Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier. Signe d'un style unique, il enchaîne successivement le tournage de ses deux prochains longs-métrages révélant au passage son acteur le plus fidèle : Antonio Banderas. Perfectionniste, Pedro convainc son frère Agustin de fonder leur propre maison de production, El Deseo, lui garantissant le contrôle total de son art. 1988, l'année de la maturité et de la reconnaissance, Femmes au bord de la crise de nerf devient la définition du cinéma de Pedro Almodóvar : du kitsch, des souvenirs, des hauts, des bas, des regrets et des femmes. À jamais reconnaissant de ses muses, le réalisateur trouve toujours le moyen de mettre en scène Carmen Maura, Rossy de Palma, Victoria Abril ou encore Penélope Cruz, ses Ava Gardner à lui. Devenu un incontournable des festivals, le cinéaste met à profit sa notoriété pour apporter de la profondeur à ses sujets de prédilection : le travestissement, l'homosexualité ou la transidentité prennent des couleurs vives et audacieuses. Friand de la mise en abyme, ses films sont l'expression d'une culture générale à toute épreuve, entre le cinéma, le théâtre, la littérature ou l'histoire de l'art, Pedro Almodóvar cite à la fois ses maîtres et ses contemporains. Les années passent, les succès s'enchaînent, plus rien ne semble l'arrêter. Et derrière l'artiste excentrique aux cheveux blancs ébouriffés se cache toujours le garçon natif de Cazalda de Calatrava. En témoigne Douleur et gloire (son Huit et demi) où Antonio Banderas campe son double cinématographique : un cinéaste en perpétuelle remise en question et une seule idée en tête : le désir.